Déterminisme génétique de la texture de la chair de truite arc-en-ciel: intérêt de l'utilisation de lignées isogéniques

Atelier PEIMA - Mesure de qualité de chair

Resposables scientifiques

F. Lefèvre, J. Bugeon (LPGP), M. Dupont-Nivet, E. Quillet (GABI)

Responsable technique

T. Kerneis

Période

2013 - 2014

Budget

15 000 €

Contexte et objectifs

Le contexte de fortes contraintes (socio-économiques et environnementales) de la production aquacole mondiale implique de maîtriser la qualité des produits pour assurer la durabilité de l'élevage.

Parmi les paramètres de qualité, la texture de la chair est une qualité essentielle, non seulement pour les propriétés sensorielles du produit, mais aussi pour l'aptitude à la transformation des filets. La texture est déterminée par la nature, la quantité et les propriétés des composants, essentiellement protéiques, du muscle, mais aussi par l'organisation tridimensionnelle (structure) des tissus (musculaire, conjonctif et adipeux) qui le constituent. La texture de la chair est donc un phénotype complexe dépendant du développement relatif des différents tissus musculaires. La compréhension des bases biologiques de cette texture implique de disposer de modèles expérimentaux ayant des caractéristiques texturales données.

Nos travaux préliminaires ont montré que des paramètres de résistance mécanique des filets, mesurés dans les heures qui suivent l'abattage, présentaient des héritabilités moyennes (0.25-0.47) qui permettent de suspecter un déterminisme génétique notable de ces propriétés. Pour comprendre plus finement l’élaboration du phénotype de texture et sa variabilité, il serait opportun de réaliser une sélection divergente sur ce caractère afin d'obtenir des génotypes extrêmes, qui nous fourniraient un modèle biologique pertinent. Néanmoins, cette démarche reste très coûteuse et longue pour obtenir une divergence suffisante, et ce d’autant plus pour un caractère comme la texture qui ne peut être mesuré directement sur les candidats à la sélection.

Les discussions avec les généticiens, dans le cadre de la collaboration forte en place sur ce projet, ont fait émerger la pertinence et l’originalité d’utiliser les lignés isogéniques qu’ils ont développées (E. Quillet, GABI). Chaque lignée est composée d’individus totalement homozygotes et tous génétiquement identiques. Jusqu’ici pour tous les caractères étudiés, une grande divergence phénotypique entre les lignées a été constatée. Ce matériel a déjà été utilisé avec succès pour étudier la résistance aux maladies ou l’utilisation de l’aliment (collaboration GABI-Numea). Ce matériel biologique unique n'a jamais été caractérisé pour les paramètres de qualité de la chair et serait donc une alternative pertinente à la sélection divergente pour fournir des génotypes extrêmes.

L'objectif de ce projet est d’identifier des génotypes correspondant à des textures extrêmes qui seront un modèle biologique pertinent pour comprendre plus finement l’élaboration du phénotype de texture de la chair et sa variabilité. Une fois le modèle validé, un phénotypage plus fin des caractéristiques musculaires sera effectué pour les poissons des lignées extrêmes.